Chapitre 4: Situations de détresse
Les activités nautiques sont plus souvent qu'autrement des loisirs pour s'amuser,
se détendre. Nous espérons donc que nous n'aurons jamais à
faire face à des situations d'urgence en les pratiquant, d'où l'importance
de la prévention. Mais la réalité demeure qu'en bateau, un
incident fâcheux peut rapidement se transformer en tragédie si on ne
sait pas comment y réagir.
En tant qu'opérateur d'embarcation de plaisance, nous devons être conscient
du fait que notre capacité de conduire un bateau peut être limitée
par plusieurs facteurs extérieurs.
Notre équilibre, notre coordination, nos réflexes, notre jugement,
notre temps de réponse, notre vue et/ou notre audition sont tous affectés
par un ou plusieurs de éléments suivants: le mouvement du bateau,
le soleil, les vagues, le vent, le son et l'alcool et les drogues.
Un opérateur responsable et prudent réévalue donc sans cesse
ses capacités de conduire le bateau en fonction des conditions existantes
et prend les mesures appropriées afin d'assurer sa sécurité
ainsi que celle de son embarcation, de ses passagers et des autres personnes partageant
les eaux. D'ailleurs, il doit en tout temps:
- s'écarter largement des nageurs et des propriétés;
- ajuster la vitesse de l'embarcation de façon à ce que la vague de
départ et les vagues causées par le passage de l'embarcation ne causent
pas de blessures aux personnes, d'érosion des berges ou de dommages aux propriétés;
- observer les dispositions du Règlement sur les abordages et;
- faire preuve de courtoisie et de bon sens de manière à ne pas créer
de danger, de menace ou de tension ou d'irritant à soi-même, à
autrui, à l'environnement ou à la faune.
En adoptant de tels comportements, les risques d'abordages et de dangers sont beaucoup
moins grands mais jamais éliminés; d'où l'importance de savoir
comment y réagir.
Nous examinerons donc dans cette partie certaines notions et pratiques à
adopter au premier signe d'un problème.
Défaillance du bateau
Dès la première indication d'un problème avec l'embarcation,
l'opérateur devrait immédiatement ajuster sa vitesse, voire même
mouiller son bateau selon les circonstances, et enquêter sur ce problème.
S'il lui est possible, il doit ensuite le corriger ou sinon utiliser ou montrer
les signaux traduisant la détresse.
Exemple d'un problème: fuite ou envahissement d'eau dans la coque.
- D'où vient l'eau?
- Si possible, arrêter la fuite en utilisant le matériel ou outils de
votre trousse d'urgence.
- Éliminer l'eau accumulée avec l'écope ou la pompe.
- Si la fuite n'est pas corrigée, utiliser les signaux de détresse.
Personne per-dessus bord
Il
peut arriver qu'une personne tombe à l'eau et que selon les circonstances
cela devienne une situation d'urgence. Dans de tels cas, il faut connaître
et utiliser les moyens et équipements appropriés pour récupérer
cette personne, tels que décrits ci-dessous:
- Lancer à la personne une bouée de sauvetage ou ligne flottante et/ou
lui tendre une rame ou la main.
- Manoeuvrer son embarcation afin de maintenir un contact visuel avec la personne
pour éventuellement la récupérer.
Bien sûr, toutes les personnes à bord devraient connaître ces
moyens au cas où la personne qui est tombée à l'eau soit vous!
Réagir en cas de chavirement, submersion, naufrage ou échouement
S'il se produit un incident faisant en sorte que les personnes à bord se
retrouvent par-dessus bord et qu'il est impossible de réembarquer dans le
bateau, les personnes devraient tenter d'enfiler les vêtements de flottaison
individuels ou gilets de sauvetage et rester à proximité du bateau
si les circonstances le permettent. Dès que vous localisez ensuite les personnes
qui se trouvaient à bord, utilisez immédiatement les signaux traduisant
la détresse et le besoin de secours, selon le cas.
Réagir en cas d'immersion en eau froide ou de refroidissement éolien
Toute personne à bord d'une embarcation de plaisance devrait être familière
avec l'hypothermie et comment y réagir.
La température normale du corps humain est 37°C (98.6°F).
Toute chute de température du corps par soit l'immersion en eau froide ou
une exposition à l'air froid dans des vêtements trempés ou encore
une exposition prolongée à de basses températures se traduit
par l'hypothermie.
Les premiers signes sont des frissons et troubles d'élocution,
et la personne est consciente mais repliée sur elle-même. Au
stade intermédiaire le pouls devient lent et faible, la respiration
lente, la victime manque de coordination, devient irrationnelle,
confuse et endormie. À l'étape finale, le pouls et la
respiration déjà faibles deviennent irréguliers ou absents.
S'ensuit la perte de conscience et la mort.
Dès les premiers signes, une intervention s'impose, telle que décrite
ci-après:
- retirer la personne de la source d'exposition au froid;
- mettre la personne dans un endroit sec;
- empêcher que le corps ne se refroidisse encore plus, réchauffer la
personne doucement et lentement, et selon le cas:
- remplacer les vêtements mouillés par des vêtements secs,
- envelopper la personne avec des couvertures,
- couvrir la personne d'une toile sèche,
- couvrir la tête et le cou de la personne,
- couvrir la personne d'un isolant et d'un pare-vapeur,
- réchauffer la personne avec des objets chauds et secs (40 à 45°C)
- si la personne le demande, offrir une boisson tiède mais éviter de
donner de l'alcool ou des stimulants chauds;
- éviter de frictionner ou de masser la surface du corps de la personne ou
ses extrémités; et
- utiliser ou montrer des signaux traduisant la détresse et le besoin de secours,
selon le cas.
S'il est impossible de sortir de l'eau, certaines positions peuvent aider à
prolonger la durée de survie en eau froide si l'on porte le VFI ou gilet
de sauvetage:
1. si possible, se hisser sur une épave flottante à proximité pour maintenir son corps le plus possible hors de l'eau car l'eau dissipe la chaleur du corps beaucoup plus rapidement que l'air;
2. dans l'eau, une personne seule peut adopter la position foetale en se tenant les bras serrés de chaque côté du torse et en ramenant les genoux près du torse.
3. En groupe, les personnes peuvent adopter la position du caucus en se serrant étroitement les uns contre les autres en protégeant les côtés de leur thorax, les bras se trouvant au milieu ou au bas du dos et les jambes emmêlées.
Pour prévenir l'hypothermie en cas de submersion, certains vêtements
offrent une protection additionnelle, tels:
- combinaison de plongée étanche
- combinaison de plongée
- combinaison d'immersion
- combinaison de survie
- vêtement isothermique
- plusieurs épaisseurs minces de vêtements secs
- couche extérieure imperméable ou à l'épreuve du vent.
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